Le rock progressif
Le rock progressif, kézaco ?
Les musiciens de la mouvance rock n’ont certes pas attendu la naissance du genre dit progressif pour inventer, étonner, bouleverser les codes. Quel changement radical, par exemple, entre les débuts et la fin de la carrière des Beatles, quelle incroyable évolution en à peine dix années !
Ce n’est pourtant que vers 1967, avec les premiers titres utilisant un orchestre classique – Moody Blues – , proposant de longues suites en plusieurs mouvements - Procol Harum, Colosseum – ou encore faisant appel à une virtuosité jusque là inexistante dans ce domaine – The Nice -, que le rock s’émancipe réellement du format court couplet/refrain.
L’apparition des premiers synthétiseurs – Ah ! le Mellotron ! – jouera aussi un rôle considérable dans l’avènement du rock progressif.
En 1969, les premiers concerts du groupe King Crimson font beaucoup parler. Jimi Hendrix se dit impressionné, les membres de Genesis ou les Italiens de PFM y voient un exemple à suivre et vont s’empresser d’acquérir le fameux Mellotron…
L’album que le groupe publie en octobre 69 – In the court of the Crimson King - va marquer les esprits et les spécialistes du genre s’accordent pour le considérer comme le premier d’un genre :
Le rock progressif est né.
Quelques années durant, les groupes « prog » vont rivaliser de compositions toujours plus complexes, toujours plus virtuoses, structurant leurs compositions sur le modèle des musiques savantes.
Imaginez qu’à l’époque, Yes, avec une musique qui n’a pas le souci de plaire au plus grand nombre, remplit des stades, que leurs titres de 20 minutes sont régulièrement diffusés en radio…
Imaginez qu’ils passent chaque année des semaines en studio, à peaufiner leur dernière œuvre !
Vous comprenez pourquoi, à l’ère du capitalisme, à l’heure de la rentabilité immédiate, à l’heure où la publicité à la radio est constamment entrecoupée de chansons (!!!), les quelques groupes de rock progressif encore existants soient appelés des dinosaures…
Pourtant, le genre, qu’on pourrait croire moribond, continue de faire des émules, et continue d’avoir ses fans. Il a aussi ses ennemis. Dans une certaine presse, il ne fait pas bon afficher son admiration pour Jethro Tull ou Mike Oldfield. Encore moins pour Emerson, Lake and Palmer, qui, c’est vrai, ont été de tous les excès : grandiloquence, shows démesurés, virtuosité ne laissant guère de place à l’émotion…
Qu’on le veuille ou non, le rock progressif a fait souffler un salutaire vent de folie sur le rock et son influence, souvent inavouée, reste considérable.
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• Samedi 26 octobre à 16 h Salon de musique, dans l'espace Musique & Vidéo
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