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Un titre sobre pour un personnage qui ne l'était en rien : R. NOUREEV
Rudolf NOUREEV naît à bord du transsibérien en 1938 et mène une enfance pauvre à Oufa en Union soviétique ; il ne rêve que de danse, au grand dam de son père, qui souhaite un métier plus viril pour son fils. Sa mère Farida, sera la complice de ce fils adulé pour lui faire enseigner les bases de la danse puis qu'il parvienne à intégrer l’école du Kirov, mondialement connue. A l’occasion d’une tournée en Europe en 1961, Rudik saute le pas et demande l’asile politique à la France qui le lui accordera. Condamné par contumace à sept ans de travaux forcés, il ne reverra pas sa famille jusqu’en 1987. Magnétique, impétueux, travailleur acharné, épris de perfection, novateur Rudik sera directeur de l’Opéra de Paris de 1983 à 1989. Rudik pour qui les ovations en fin de spectacle pouvaient durer trente minutes avec plus de vingt rappels ! Personnage sulfureux de tous les excès, irascible, intransigeant, grossier, à la sexualité débridée, richissime, sans éducation ayant enlevé ses chaussures en présence de la reine d’Angleterre parce qu’il a mal aux pieds. Ce sont les différentes facettes de sa personnalité que Colum McCan a fait ressortir dans cette biographie en laissant la parole à ceux qui l’ont côtoyé. Un récit passionnant, des anecdotes édifiantes sur ce personnage insaisissable et infatigable dont on finit par subir l’ascendant. Un superbe roman une fois encore pour cet auteur irlandais, lauréat de très nombreux prix littéraires prestigieux en Irlande, en France et aux Etats Unis. Colum McCAN, a eu la délicatesse de n’inclure dans son récit ni la mort de « Rudik » ni la cause de celle-ci et de terminer le récit sur une élégante pirouette, tant pour le danseur que pour l’auteur.
Christiane - Le 07 juillet 2022 à 11:56