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ALPINISTES DE STALINE - Cédric GRAS
Orphelins élevés par leur oncle à la mort de leurs parents, Vitali et Evgueni ABALAKOV vivent en Sibérie, à proximité de Krasnoïark. Ils entreprennent l'un des études aux Beaux Arts et l'autre celles d'ingénieur en mécanique. L'été ils le passent à escalader les "stolby" monumentaux rochers de roche magmatique, sans équipement. C'est l'ascension du Dykhtau à 5205 m d'altitude dans le Caucase avec de simples cordes qui fera connaître les deux frères ; sans crampon, avec de simples cordes et des bottes de feutre. Gloire pour l'honneur national qui est sauf : deux soviétiques ont réussi là ou les étrangers avaient échoué. Les performances se succèdent, Pic Staline (7500 m), Pic Lénine (7134), Pic du XIX Congrès, pic du Komsomol, pic de la Presse soviétique, prospection dans le Turkestan à la recherche de nickel et d'étain, les deux frères sont réquisitionnés pour toutes les escalades périlleuses et réputées inatteignables et chaque réussite voit le sommet en question nanti d'un buste des plus éminents représentants du bolchévisme. Et puis "l'enjeu de l'ascension c'était de remplacer D.ieu par le marxisme sur l'autel de la terre". Mais l'année 1937 arrive : ce qui fit le plus de ravages chez les alpinistes, ce ne fut pas les œdèmes ni la haute altitude, ni les chutes de séracs ou la foudre, ce fut une calamité qui n'avait rien à voir avec la montagne ; les purges staliniennes". Dans ce livre éblouissant, Cédric GRAS nous fait voyager non seulement dans l'alpinisme tel que pratiqué dans les années 1930, selon la conception soviétique mais également au milieu des bouleversements politiques et des répercussions qu'elles eurent. Au delà des descriptions passionnantes, l'auteur est parvenir à lier dans un récit d'une harmonie parfaite, la vie des deux frères, les hauts faits de l'alpinisme et à y intégrer la seconde guerre mondiale et la révolution bolchévique. Prix Albert Londres 2020. ..... Largement mérité !
Christiane - Le 19 mars 2024 à 16:56