La visite de l'expo
Rockabilly et bananes, punk rock et crête iroquoise, disco et boule afro : les coupes de cheveux peuvent raconter l’histoire de la musique et même parfois, interroger la place du musicien dans la société. Être fan d’un genre de musique ou d’un artiste a pu nous amener à adopter une nouvelle coiffure, en particulier lorsque celle-ci signifie jeunesse, sensualité et/ou provocation.
Ne renions pas nos couettes à la Sheila ou nos mèches fièrement dressées dans les années 80 : la musique et la mode suivent toutes deux des cycles qui ne mettent personne à l’abri d’un retour de la choucroute ou de la coupe mulet !
Le jukebox
La playliste qui décoiffe !
Icônes capillaires
Mots tifs exposés
La choucroute a été inventée aux USA dans les années 50. Après les Ronettes, elle a été adoptée par des chanteuses de plusieurs époques, jusqu'à Amy Winehouse. Parfois appelée B-52 pour sa ressemblance avec le nez de ce bombardier, elle a aussi donné son nom au groupe new wave The B-52’s.
La pompadour
Inspirée par la favorite de Louis XV, cette coiffure, dans sa version masculine, a été arborée par Little Richard, puis popularisée par Elvis Presley, lequel sera longtemps un modèle capillaire. Le moment où ses cheveux furent coupés pour son départ à l’armée fut vécu comme un traumatisme par ses fans.
La banane
Cette évolution de la pompadour accompagne la transformation du rock'n'roll vers le rockabilly. Le film Grease est ainsi nommé en référence aux produits capillaires utilisés pour sculpter les cheveux et à la graisse utilisée pour les voitures.
Boules
Après des décennies de défrisage et de camouflage sous des perruques, et parallèlement au mouvement pour les droits civiques, les artistes afro-américains revendiquent leurs racines et osent arborer leurs cheveux crépus coiffés en afro. La libre expression du cheveu s’affirme aussi dans les mouvements folk et hippie des années 70.
Aux 4 vents
Par sa plasticité, le cheveu peut être mis en scène pour exprimer des émotions et des sentiments. Ainsi, la liberté, la joie, l’intensité, et par corrélation, la jeunesse et la vigueur, peuvent-elles être illustrées par ces cheveux mouvants.
Metaaaaal
Expression de la virilité, le cheveu métal est souvent long et touffu, ce qui lui permet d’être violemment secoué au rythme de la musique (le « headbang »).
Crinières
Une chevelure abondante, à l’image de celle du lion, peut être associée à une sensualité quasi animale. Le mythe de la Gorgone aux cheveux de serpent se retrouve aussi cité sur plusieurs pochettes.
Graphisme
Support d’inspiration onirique, la chevelure peut se transformer en bien des façons, allant jusqu’à évoquer la création du monde sur la pochette de Bitches brew, de Miles Davis : la sorcière à la coupe afro scintillante s’oppose à Eve dont les cheveux donnent naissance à un orage.
Blondes et blonds
Associé à la douceur, la féminité, la sensualité, l’innocence de l’enfance, les cheveux blonds accrochent la lumière. Cette couleur a été particulièrement en vogue dans les années 60 et 70, certaines (et certains) allant jusqu’à la décoloration blond platine de Marilyn Monroe.
Crêtes et mèches 80’s
La déflagration punk des années 70 s’est traduite, capillairement, par des couleurs explosives et des coupes radicales (comme la crète iroquoise, raidie par du savon). Elle a mené aux coiffures « en pétard » (boostant la production des gels capillaires) et au noir corbeau associés à la New Wave gothique des années 80.
Roux
Longtemps cibles de moquerie et de défiance, les cheveux roux, par la grâce peut-être d’artistes aux personnalités marquantes, connaissent une mise en valeur flamboyante sur les pochettes d’album. Certaines chanteuses, comme Mylène Farmer, ont accédé à la notoriété en adoptant cette couleur remarquable et porteuse de fantasmes.
De brunes à blondes
Nombre de chanteuses ont abandonné leur couleur d’origine, châtain ou brune, pour passer au blond. Parmi les plus connues, Deborah Harry en a même fait le nom de son groupe : Blondie.
Androgynes
La coupe en brosse peut adopter une allure graphique et spectaculaire, en particulier lorsqu’elle est portée par une femme. Semer le trouble sur le genre a été l’une des marques de David Bowie, lequel a été une icône capillaire pendant plusieurs décennies.
Icônes capillaires
« Je veux la même » : parce qu’on aime un artiste, adopter la même coiffure est une démarche courante. Certains ont lancé des modes fulgurantes. D’autres, comme les Misfits, ont créé un modèle original très reconnaissable, mais qui n’a pas « pris racine ».
Musiciens au fil du temps
Les coiffures portées par les musiciens, ont été, reflet de celles arborées par la société de l’époque, évoluant entre conformisme et excentricité, utile pour signaler le statut d’artiste et attirer l’attention.
Coiffures du monde
Quelques exemples de coiffures traditionnelles, avec parfois des significations symboliques : le chignon marquant le statut d’épouse en Chine, la fleur portée à gauche ou à droite indiquant si le cœur de la jeune fille est libre dans le Pacifique, le tressage chargé de signification des nattes africaines.
Musique et mystique
Il semblerait que dès l’Antiquité, la musique ait été utilisée comme un langage rituel pour communiquer avec les dieux. Plusieurs religions portent grande attention aux cheveux, que soit pour les cacher, ou, de zéro à l’infini, les raser (pour montrer son détachement du monde extérieur), ou ne jamais les couper. On trouve par exemple ce précepte dans le Nouveau Testament, et il fait partie du rastafarisme musicalement associé au reggae.
Etrangeté
Des artistes qui explorent des sentiers inhabituels, à la fois musicalement et capillairement.
Sur le net
Dans les Inrockuptibles : se teindre en blond : un artifice revendiqué
Sur le site Au féminin.com : les pires coiffures de stars de tous les temps
Une brassée d'articles sur Pure trend, à propos de Elvis Presley, Mylène Farmer, Mireille Mathieu, ou Blondie ainsi que sur les modes capillaires du XXè siècle