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Déplacés de guerre et dynamiques territoriales postconflit au Mozambique / Jeanne Vivet
Article
Cet article analyse à plusieurs échelles des dynamiques territoriales postconflit liées à l'urbanisation accélérée du Mozambique et de sa capitale, Maputo, pendant la guerre civile (1976-1992) qui opposait la Renamo (Résistance nationale du Mozambique) au Frelimo (Front de libération du Mozambique). Les mobilités forcées transforment et recomposent les liens des hommes à leur territoire d'origine et à leur territoire de refuge et génèrent des dynamiques territoriales spécifiques. Des centaines de milliers de déplacés se sont installés dans ces villes refuges , y construisant des maisons en matériaux précaires. Leur présence en ville a alors été tolérée, mais considérée comme temporaire. Malgré le souhait des autorités et de la communauté internationale que ces déplacés reviennent dans leurs zones d'origine, la majorité de ceux qui avaient trouvé refuge à Maputo s'y est installée durablement, produisant de nouveaux territoires dans des espaces délaissés de Maputo (zones inconstructibles ou inondables, décharges, etc.). Depuis la fin de la guerre, la libéralisation économique et l'ouverture aux capitaux étrangers, Maputo concentre les investissements étrangers dans un contexte de forte croissance économique. Les terrains urbanisés pendant la guerre, situés à proximité du bord de mer, sont devenus très attractifs pour les promoteurs immobiliers qui souhaitent développer de nouveaux quartiers à destination des élites. Les anciens déplacés redeviennent alors, dans ce nouveau contexte, des populations indésirables et se retrouvent relégués en périphérie.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 158, 01/09/2015»
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