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Livre
La voix du lac / Laura Lippman
Edité par Actes Sud - 2022
Dans un quartier juif huppé de Baltimore, un soir de 1965, la très glamour Maddie, épouse et mère parfaite, reçoit par hasard un ancien flirt de lycée. Et se souvient alors combien, à l'adolescence, elle aspirait à devenir une femme libre et accomplie. Soudain, il n'y a plus que ce désir ardent.
Quittant d'un pas impudemment léger la demeure familiale, Maddie s'invente une vie rien qu'à elle - un appartement (minable), une liaison (torride) et surtout un poste d'assistante dans un journal local. Déci©dée à prendre du galon, elle s'empare d'une affaire traitée avec indifférence, tant par les médias que par la police : le meurtre d'une jeune Noire, dont le corps a été retrouvé dans un lac de la ville. Qui était la belle et mystérieuse Cléo Sherwood, avec qui a-t-elle osé frayer pour devoir disparaître ainsi '
Écrivant en miroir l'émancipation de Maddie, déterminée à conquérir le monde, et le destin tragique de Cléo, victime de jeux de pouvoir éminemment masculins, Laura Lippman livre un formidable roman à suspense dans lequel s'incarnent racisme, sexisme et rapports de classes propres à l'Amérique des années 1960.
Laura Lippman a publié plus de vingt romans, tous situés sur la côte est des États-Unis, où elle vit. Elle a reçu de nombreux prix et ses ouvrages sont traduits dans une vingtaine de langues. Corps inflammables a paru en 2019 dans la collection "Actes noirs".
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Laura Lippman brosse un portrait sans concession d’une société qui semble à la dérive, celle de Baltimore (Maryland) dans les années 60. Deux morts suspectes – celle d’une jeune femme noire dans la plus totale indifférence et celle d’une jeune enfant dont tout le monde se soucie car blanche – sert de prétexte à l’auteur pour décrire un monde qu’elle connaît bien, celui du journalisme, mais, surtout il y a une excellente description de la lutte des noirs afin d’abolir la ségrégation et rétablir leurs droits civiques. Elle-même journaliste, Laura Lippman choisit le point de vue journalistique pour relater les faits décrits. Ce qui donne peut-être un style, un ton sec, allant droit au but, et, donnant également l’impression que les deux assassinats passent au second plan afin de privilégier des faits de société qu’elle juge plus important bien que ces derniers – les meurtres – soient tirés de faits divers ayant eu lieu à la même époque. Un polar à la narration inattendue et parfois froide, dure, peut-être dû au contexte social, et professionnel vu que de nombreux individus évoluent dans le petit monde des journalistes où tous les coups sont permis pour arriver à ses fins. Mais intéressant à lire et à découvrir si l’on ne connaît pas l’auteur pour, justement, en apprendre un peu plus et tenter d’assimiler les problèmes que peut rencontrer la nation américaine dans les années 60. Une mini-série TV, avec Natalie Portman et réalisée par Alma Har’el, a été diffusée sur Canal + entre le 19 juillet et le 23 août 2024.
DAGUENET Marianne, Bibliothécaire, bibliothécaire - Le 18 mars 2025 à 15:45