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Le hussard bleu
Le hussard bleu de Roger NIMIER Sanders est un cavalier du 16 ème hussard, un régiment d’éclaireurs qui progresse dans une zone grise, on est dans la guerre sans y être. « Il a eu vingt ans pour la fin du monde civilisé » et été bien déçu de voir qu’en 40 on avait été battus. Il raconte sa vie avant, pendant et après. La résistance et la milice, les femmes et le viol, pourtant il s’était battu pour sauver deux pucelles. Difficile de savoir ce qu’il pense vraiment, I fut vichyste puis fasciste. A noter que c’est le Sanders des Épées, le premier roman de l’auteur. Saint Anne est déguisé en hussard, se demandant s’il est un héros, c’est un gamin, Sanders l’a pris sous son aile. Lui aussi raconte, les morts, les filles de la Lorraine, il n’aime que les blondes. Sa seule chance de séduire une allemande, c’est la danse et puis il se trouve beau. Un cynique pur et dur. Casse-Pompons, le sergent, sept ans de service, pas même passé chef, la honte, ça l’obsède. Et il se fait toucher par un obus. Le colonel De Fermendidier, reprend du service le 18 septembre 1945, veut faire l’union autour de Pétain. Autoritaire. De Forjac, capitaine, troublé par Saint_Anne, déteste le nouveau colonel, mais s’en accommode plutôt qu’un « colonel communiste », espèce qui fleurissait depuis la Libération. Bernard Tisseau, va à la messe, vrai chrétien, croit à la grandeur de la France, dégouté, demande sa mutation pour l’Indochine. Florence, jolie fille, d’ailleurs elle se trouve jolie, prépare une fête, une pièce avec les hussards pour interprètes. N’aime pas Saint-Anne mais veut le rendre amoureux d’elle pour rendre Pierre jaloux. Un livre puissant écrit en 1959, quelques années après une guerre et une occupation omniprésentes. NIMIER, dont l’écriture par instant rappelle Céline, crache des phrases violentes, égratigne méchamment l’armée et l’église, déroule un cynisme froid et dur. Un roman plein de désespoir, on voudrait bien l’amour mais c’est toujours la haine qui prédomine. Le style est complexe, le temps et l’espace se percute et, c’est assez rare pour le souligner mais une deuxième lecture me sera indispensable pour pleinement apprécier ce petit chef-d’œuvre.
M. LAVEZE Gérard - Le 14 octobre 2024 à 17:05