0 avis
Les Vivants et les morts. Claude Lanzmann, de "Shoah" à "Pourquoi Israël" / Ran Halévi
Article
Dans ses livres, ses films, son travail de journaliste et tout au long de sa vie, Claude Lanzmann n'a jamais rien fait comme les autres. Quand, adolescent, il rejoint les Jeunesses communistes, ce n'est pas dans l'intention d'épouser le sens de l'histoire ou de participer à la lutte des classes, c'est pour rallier la Résistance. Et quand il s'en éloigne un an plus tard, ce n'est pas davantage un désenchantement idéologique qui l'y incline - la dictature du prolétariat ne l'a jamais vraiment affriolé -, c'est le refus de se plier aux sombres intrigues de quelques caciques du parti : cet acte d'indiscipline hétérodoxe lui vaudra rien de moins qu'une condamnation à mort par les autorités communistes, charitablement "commuée" une fois la guerre finie. Plus tard, l'engagement anticolonialiste et le tiers-mondisme qu'il embrasse dans les pas de Jean-Paul Sartre allaient le rapprocher du PCF devenu le porte-drapeau de la fraternité universelle sous l'oeil vigilant de Moscou. Il restera sa vie durant un homme viscéralement de gauche, viscéralement indiscipliné.
Voir le numéro de la revue «Le Débat, 201, 01/09/2018»
Autres articles du numéro «Le Débat»