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La "Rankingmania" / Patrick Arnoux
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Pouvoir noter un restaurant, un hôtel, mais également une institution culturelle, le conducteur de son covoiturage ou le vendeur son achat en ligne : en 2020, le consommateur peut donner des notes à tout, ou presque. L'évaluation s'affirme comme un pilier de l'e-réputation, aux côtés des classements et des comparateurs. Pour les notés, cette valeur devient cruciale : si elle est haute, elle leur permettra de gagner des clients ou de justifier une hausse des prix par leur bonne qualité de service ; trop basse, et leurs ventes pourraient diminuer d'un jour à l'autre. Les classements des "meilleurs ..." se multiplient dans les magazines et sur les sites web, incitant les consommateurs à, même s'ils ne notent pas, se baser sur les notes données par les autres pour consommer. Le système gagne même la sphère professionnelle : on note son entreprise, son employeur, son employé. Les banques notent les sociétés, les agences de notation notent les pays. Jusqu'où la "Rankingmania" peut-elle aller ? L'homme peut-il y opposer son empathie et son humanité, ou est-il voué à obéir à ces classements ? Sommaire. La "Rankingmania". Pourquoi nous ne résistons pas aux avis en ligne. Les travailleurs modernes à la merci des systèmes de notation. Dossier. Pas de chiffres.
Voir le numéro de la revue «Nouvel économiste, 2010 - épuisé, 20/03/2020»
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