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L' Héritage Robespierre
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Il fut pendant plus de deux siècles le compagnon de route de notre roman national, un trait constitutif de notre culture politique, une singularité française, et d'autant plus singulière qu'elle faisait bon ménage avec une foi aveugle en la toute puissance de l'Etat. L'esprit révolutionnaire mit longtemps en effet - plus longtemps qu'ailleurs, à déserter nos passions politiques. La faillite idéologique du socialisme réel allait lui être fatale ; elle l'a certes affranchi de l'hypothèque totalitaire, mais l'a dépouillé en même temps de sa substance intellectuelle : nos besoins de radicalité perdurent toujours, mais ils ont migré vers d'autres territoires - les moeurs, la morale, les conventions sociales - et n'obéissent plus à aucun "grand dessin". En ce sens-là également, la Révolution est bel et bien terminée. Sommaire. La France et l'esprit révolutionnaire. "Le Parti de gauche est l'héritier de Robespierre". Robespierre n'a pas eu lieu. Anatomie d'un cerveau reptilien. "La faute à Rousseau" ? Robespierre et l'Etre suprême, ou de l'usage du religieux en révolution. Robespierre face à la terreur. Psychologie de l'incorruptible. La Terreur, une passion française. Un déjeuner de travail.
Voir le numéro de la revue «Revue des deux mondes, 11, 01/11/2015»
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