Syracuse

Avis des lecteurs

• Limitrophe 5/5

  Limitrophe de Louis Calaferte Limitrophe est la fin d’une sorte de trilogie avec Portrait de l’enfant et Hinterland. Si ce dernier exprimait les pensées de Calaferte au fil du temps, sur les femmes, la vie en société et autres sujets un peu obsessionnels chez lui, Limitrophe s’intéresse plus à la vie en général, à la souffrance qu’elle génère, au fardeau que l’homme supporte alors que tous les jours recommencent et qu’il faut avancer. On ne retrouve que très rarement l’humour qui allège souvent ses propos comme dans Hinterland par exemple, ici l’atmosphère est lourde, pesante. Calaferte imagine la fuite comme palliatif à la vie, mais quelle fuite et pour aller où? L’angoisse existentielle suinte au fil des pages, la sensation que la mort rôde un peu partout quand il marche au bord de l’eau, voit des hommes se battre ou quand il est sur les hauteurs d’un immeuble. Examen minutieux des stratagèmes qui mènent à la survie, tenir bon, «s’accrocher de toutes ses forces au bouchon de liège ». Et puis il y a les autres qu’il faut supporter bien qu’ils puissent à l’occasion être une aide, un support, une communauté bienveillante. Dans ce roman atypique on suit l’évolution de l’homme qui se recroqueville sur lui même, se fore un tunnel dans la vie aux multiples impasses pour finir comme nous tous dans un état de « gisant ». Très sombre. Écriture envoûtante. A lire quand on est en bonne forme. Extrait «S’avorter soi-même est une tâche qui ne laisse pas de répit »

  M. LAVEZE Gérard - Le 21 juillet 2024 à 07:34