BMVR préprod

Avis des lecteurs

• Hinterland 4/5

  Hinterland de Louis Calaferte Calaferte observe et note, entre vie réelle et fiction, les hommes, la ville, les changements. Un homme qui vend au porte à porte, monte toute la journée des escaliers, lesté par sa marchandise qui lui « rentre dans les talons », il n’en peut plus. Un autre revient chez lui dans sa maisonnette après un temps indéfini pour découvrir une excavation, la modernité est en marche. Une mère qui ne reconnaît plus son fils. Découverte de la maison du notable. Suspect, il passe en revue qui aurait pu le dénoncer, après analyse il ne reste que sa mère. Son père est mort, il se demande s’il doit continuer à préparer le café. Les rues sont si entrelacées qu’il vaut mieux ne pas trop s’éloigner au risque de ne plus retrouver sa maison. On s’aperçoit que les étrangers qui vivent en marge de la ville ont creusé et elle menace de s’effondrer. Réflexion sur l’écoulement du temps que rien ne permet de mesurer. Tout vient de là haut, on entrevoit même la lumière, c’est ça le pire, on serait tranquille si la trappe était fermée. Un jeune homme passe par la fenêtre du train en marche devant les passagers. Calaferte nous offre également une très originale étude de la vie avec la perspective…d’une pelote d’épingles!! Telles sont quelques sujets abordés dans Anatomie d’une situation, première partie du livre. La deuxième partie intitulée cérémonies a un aspect légèrement fantastique et se passe lors d’enterrements, mariages ou autres. La dernière partie se nomme Constats et se fait plus sombre, plus radicale jusqu’à la touche finale. A déguster tranquillement, on pioche dans l’ordre ou le désordre c’est sans importance, on se laisse aller sur les mots, par les mots et la magie Calaferte opère, pour moi, c’est certain.

  M. LAVEZE Gérard - Le 19 juillet 2024 à 06:33