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Remarques sur l’érotique de Plutarque et sa réhabilitation de l’amour conjugal
La philosophie hellénistique, et plus particulièrement le stoïcisme et l’épicurisme, n’a de cesse de condamner l’amour : le sage ne saurait s’y livrer sous peine de s’y perdre1 ! Lorsque Plutarque écrit son Dialogue sur l’amour, aux alentours des années 85-902, c’est un érudit de la maturité qui a longuement médité les diverses théories sur l’amour des philosophes qui le précèdent, et qu’il révère ou combat. L’originalité de Plutarque, lorsqu’il écrit sur l’amour, réside précisément dans la synthèse qu’il est à même de réaliser à partir des matériaux théoriques à sa disposition ; toutefois, cette synthèse n’est précisément originale que parce qu’elle combine d’une façon inédite, aussi bien une réflexion sur les progrès de l’éthique grecque3, que l’antique sagesse des égyptiens, le platonisme, le cynisme et le stoïcisme, réflexion qui aboutira à faire l’apologie de l’amour conjugal considéré comme la forme la plus élevée de l’amour au détriment de la relation homosexuelle.