Livre

Les pauvres parents : nouvelles / Ludmila Oulitskaïa

Ulickaâ, Lûdmila Evgenevna (1943-....). Auteur

Edité par Gallimard. [Paris] - 1993

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  • Pauvres parents 4/5

    Les pauvres parents de Ludmila Oulitskaïa Neuf nouvelles. Quand Simka avait débarqué avec sa fille Bronka, dans cette maison de Moscou lors d’une vague de peuplement d’avant-guerre, il avait fallu débarrasser le cagibi de 18m2 pour qu’elles s’Installent avec leurs maigres possessions, les voisins n’étaient pas ravis. Simka était maligne et travailleuse, elle savait obtenir ce qu’elle voulait mais ce qu’elle n’avait pas prévu c’était la grossesse de Bronka, sa fille, 14 ans, on ne l’avait jamais vue avec un garçon. Et tous les ans une nouvelle grossesse… En mai 1946 à Moscou, un vieux médecin vivait dans une maisonnette avec cour, tout le monde pouvait le voir tant les gens étaient entassés les uns sur les autres. Un jour une voiture arriva, en descendit son fils, médecin également et sa femme d’origine asiatique qu’on appelait Boukhara, elle était enceinte. Elle accoucha d’une petite fille Milotchka qui s’avéra atteinte de mongolisme… Tante Genele est chargée de la surveillance du quart d’un square, elle aurait pu faire plus mais elle adorait la perfection. Elle portait toujours une sacoche ramenée de Suisse par une parente avant la guerre et faisait ses courses avec qu’elle ramenait dans sa chambre de onze m2… Assia passe le 21 de chaque mois chez Anna son arrière cousine, elle vient chercher son allocation, c’est aussi l’occasion d’échanger des nouvelles de la famille… Comme tous les dimanches Bertha et Matthias allaient rendre visite à leur fils en prenant un tram aux horaires aléatoires et inconfortable. L’arrivée de Vovotchka avait été une surprise, elle avait 47 ans et lui 60… Olga avait un caractère en or et gérait facilement son mari, universitaire indolent, ses amies et ses amants, se seule difficulté était avec sa fille Liéna, négligée, apathique, sarcastique avec elle et l’arrivée de Kaziev, un ami de son fils Gocha n’allait rien simplifier… Natalia avait perdu ses parents puis Serguéï son mari était parti, elle avait son travail aux transmissions, tout semblait immuable dans sa vie jusqu’à l’organisation des funérailles de Vladimir… Goulia ne manquait jamais de célébrer les fêtes, même pendant ses années de camp puis d’exil. Véra était sa complice. L’art et les potins étaient au centre de leurs discussions. Goulia se mariait toujours entre deux emprisonnements… Zinaïda est tellement grosse qu’elle ne rentre plus dans le tramway. À la mort de sa mère elle est perdue, ne sait rien faire, n’a pas d’argent, alors elle se souvient qu’elle lui avait recommandé d’aller à l’église on prendrait soin d’elle »au nom de la sainte vierge ». Ce qu’elle fit mais elle n’avait pas prévu ce qui se passa… De très belles nouvelles qui nous plongent dans le quotidien des moscovites dans l’URSS de l’époque. Faire la queue, supporter la promiscuité du voisinage dans des appartements minuscules, gérer les dénonciations, tenter d’obtenir des passes droits, la vie est compliquée. Une auteure à découvrir, un style éblouissant.

    M. LAVEZE Gérard - Le 05 avril 2024 à 08:41