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La mort immortelle : roman / Liu Cixin

Liu, Ci xin (1963-....). Auteur

Edité par Actes Sud. Arles - 2018

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Avis

Avis des lecteurs

  • Un beau roman de science fiction 5/5

    Quand on a terminé La mort immortelle, le troisième volume de la trilogie du Problème à trois corps, on doit reprendre son souffle. Après plus de deux mille pages d'écriture serrée, les impressions se bousculent. Et pourtant, ce qui frappe le plus c'est la cohérence de l'ensemble des trois tomes. L'oeuvre est extrêmement bien construite. Les retours en arrière ne sont jamais gratuits et permettent de mieux comprendre les passages des volumes précédents qui restaient enveloppés d'un certain flou. Comme par exemple la mort de Yan Dong, la fille du principal personnage du tome premier, Ye Wenjie, dont les motivations sont clairement exposées ici. Ce parti pris d'exposition explique aussi sans doute le choix des réalisateurs de la série Netflix qui ont choisi de recadrer dans un ordre chronologique strict la suite des événements. Cela est probablement nécessaire pour mieux suivre le déroulement de l'intrigue à la TV ; mais évidemment, la trilogie perd ainsi une partie de ce qui en fait la saveur et l'unité dernière. Nous sommes tout d'abord plongés dans l'histoire du siège de Constantinople par les Turcs. L'épisode qui nous est relaté, cette tentative désespérée de sauver la ville en faisant appel à une sorcière chargé de ramener la tête du sultan, annonce déjà le thème central qui domine l'oeuvre, celui de la fragilité des civilisations. « En des temps lointains, les Romains sifflotaient dans leurs magnifiques thermes, persuadés que l'Empire, comme les bains en granit sous leurs corps, perdurerait jusqu'à la fin des temps. Mais aujourd'hui les hommes savaient qu'aucun festin n'est éternel. » Ce thème va être repris et développé dans la suite de l'oeuvre qui s'orchestre comme une symphonie. L'ère de dissuasion qui constituait une période de coexistence pacifique entre la planète Trisolaris et la Terre, va s'achever dans le tumulte avec la mise en quasi esclavage de l'humanité, destinée à être parquée en Australie. Mais que le lecteur se rassure, rien n'est tout à fait perdu. Et le salut viendra paradoxalement de la forêt sombre. La dimension métaphysique déjà présente dans les deux premières parties de la trilogie se déploie sous de multiples formes. Dès les premières pages, Yang Dong interroge un de ses collègues : - « Croyez vous en Dieu ? - Quel genre de dieu ? - Eh bien Dieu, lui répondit simplement Yang Dong. - Je ne pense pas. » Et pourtant lui objecte la jeune femme, si les paramètres du Big Bang avaient différé de manière infinitésimale, les éléments lourds n'auraient pu exister et la vie ne serait jamais apparue. On découvre aussi Liu Cixin en politologue-philosophe lorsqu'il évoque la situation des opinions publiques face à la menace de Trisolaris avant la mise en place de la dissuasion. « La propension de la nature humaine à se résigner face au destin étit visiblement en train de reprendre le dessus. L'anticipations des événements qui auraient lieu dans quatre siècles perdait du terrain au profit des préoccupations du présent. » Et plus loin à propos du programme Stellaris : « Les pays les moins développés se révélaient les plus enthousiastes pour donner plus de pouvoir aux Nations Unies. Ils voyaient dans la crise trisolarienne l'opportunité de recevoir une aide technologique et économique de la part des pays les plus développés. Les grandes puissances se montrèrent au contraire plus rétives. » La dimension poétique est souvent présente comme dans ce passage où est décrite une humanoïde semblable à une geisha : « Ce qu'effleuraient ses mains fines ne semblait pas être des accessoires pour le thé, mais quelque chose de bien plus doux, de la soie, de la brume ... ou bien du temps. Oui, elle caressait le temps et dans ses mains celui-ci devenait souple, satiné. » Ce roman de science-fiction qui reste fidèle à son genre, riche d'inventions et de rebondissements, se révèle en fin de compte tout simplement une grande oeuvre.

    Yvon - Le 17 avril 2024 à 08:58