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L' Or des tigres. L' Autre, le meme 2. Eloge de l'ombre. Ferveur de Buenos Aires / Jorge Luis Borges
Edité par Gallimard. Paris - 1976
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L’or des tigres
L’OR DES TIGRES de JORGE LUIS BORGES Ce livre regroupe tous les poèmes de Borges publiés de 1965 à 1971. Longue préface d’Ibarra le traducteur pour expliquer ses choix, leur raison ainsi que la ponctuation. Il y a également des paroles de chanson pour un instrument à six cordes. Borges lui même parle de ses poèmes et de leur écriture disant avoir voulu éviter les synonymes faciles, les hispanismes et « argentinismes » les archaïsmes et les néologismes. Il parle beaucoup de Buenos Aires dans la dernière partie de ce livre, la qualifiant de »ville horrible » ou écrivant en parlant d’elle, « beautés involontaires de Buenos Aires qui sont aussi les seules ». On trouve des poèmes à caractère religieux « Le pardon purifie l’offensé, non l’offenseur qu’il ne concerne presque pas » ou » Je veux mourir tout à fait avec ce compagnon, mon, corps ». Borges évoque sa progressive perte de vision ( il finira aveugle), les poètes qui l’ont inspiré ou qu’il a admirés tels Walt Whitman ou Robert Browning, ses goûts politiques et son fort scepticisme envers la démocratie, les écoles littéraires qu’il considère comme des »simulacres didactiques », parodie la poésie japonaise et revisite des poèmes d’Homère avec Jason et la toison d’or. Je vous propose en extrait la poésie qui donne son nom au livre. L’or des tigres « Jusqu’à l’heure du couchant jaune Que de fois j’aurai regardé Le puissant tigre du Bengale Aller et venir sur le chemin prédestiné Derrière les barres de fer Sans soupçonner qu’elles étaient sa prison. Plus tard viendraient d’autres tigres, Le tigre de feu de Blake; Plus tard viendraient d’autres ors, Zeus qui se fait métal d’amour, La bague qui toutes les neuf nuits Engendre neuf bagues et celles-ci neuf autres, El il n’y a pas de fin. Année après année Je perdis les autres couleurs et leurs beautés, Et maintenant me reste seul, Avec la clarté vague et l’ombre inextricable, L’or du commencement. O couchants, Ô splendeurs du mythe et de l’épique, Ô tigres. Et cet or sans prix, Ô t’es cheveux sous mes mains désireuses. »
M. LAVEZE Gérard - Le 07 décembre 2023 à 08:48