BMVR préprod

Avis des lecteurs

• Œuvres tome 3 5/5

  RÊVES DE BUNKER HILL de JOHN FANTE Dernier volet de la saga Bandini, tout commence avec le premier chèque reçu pour ses écrits, l’achat de costumes, chemises, chaussures et autres accessoires. Bandini est un flambeur, persuadé de son talent, grand admirateur de Knut Hamsun et plus particulièrement de La Faim qu’il connaît ( presque) par cœur. Il peut désormais manger à sa faim, boire sans raison et draguer les filles, mais c’est un exercice dans lequel il est toujours aussi maladroit. Sa renommée devient importante et on lui propose d’être scénariste à Hollywood, lui le petit rital moqué par tous. Mais cet endroit mythique est loin de sa vision, arrivé sur place on le paye 300 dollars la semaine pour son travail qui consiste, en gros, à ne rien faire, à lire des scénarios, des nouvelles et manger avec des gens célèbres. Il croisera Sherwood Anderson et Sinclair Lewis qui le ridiculisera. Très bien payé sans travailler, Bandini a le sentiment qu’on se moque de lui, qu’on ne le prend pas au sérieux. C’est le dernier livre paru de Fante vivant, qu’il a dicté à sa femme car il était devenu aveugle. Livre émouvant qui clôture magistralement ce cycle commencé avec Bandini en 1938, tout simplement. LES COMPAGNONS DE LA GRAPPE de JOHN FANTE Nick et Maria, d’origine italienne, accusent leurs 70 ans dont une cinquantaine de mariage. Un soir, leur fils Henry, écrivain, reçoit un appel téléphonique de son frère lui demandant de venir immédiatement par avion, leurs parents étant entrain de se battre et voulant divorcer! Henry va débarquer pensant être au milieu d’un cyclone, mais Mario son frère ne vient même pas le chercher à l’aéroport ( préférant regarder match de baseball ) et quand il arrive dans la maison familiale, la tempête est terminée. Il pense repartir le soir même mais c’est sans compter avec son père, alcoolique, colérique qui n’a jamais compris qu’on puisse gagner sa vie en écrivant. Lui, ce sont les briques qu’on aligne, les murs qui montent, un vrai métier quoi, un métier d’homme pour ce macho à l’ancienne. Et il va embarquer son fils écrivain dans une aventure hallucinante pour construire un fumoir dans la montagne, avec ses compagnons de beuverie, les fameux compagnons de la grappe. La famille ici se nomme Molise mais ressemble évidemment à la famille Fante avec ses luttes éternelles entre la mamma catho, le père alcoolique et infidèle, les enfants cherchant leur place au milieu de ce chaos familial. Fante explore magnifiquement la relation père fils, Henry n’en pouvant plus des attitudes de son père mais en même temps incapable de lui résister durablement. Bien que je préfère le cycle Bandini, c’est un très bon Fante.

  M. LAVEZE Gérard - Le 15 décembre 2021 à 18:14