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Avis des lecteurs

• Jean le bleu 4/5

  Jean le Bleu de Jean GIONO GIONO, originaire de Manosque, égrène ses souvenirs d’enfance avec la maison de ses parents, sa mère officiant à la blanchisserie au rez-de-chaussée et son père cordonnier à l’étage. Il avait de curieuses visites quelquefois, des romagnols, qui venaient se confier à lui, demandaient conseil. Les ouvrières de sa mère( ah les cuisses de Louisa) l’emmenaient à l’école chez les sœurs de la Visitation où officiait sœur Clémentine dont il n’oublierait jamais la façon de marcher. Un choix étrange comme école quand on connaissait son père et son côté révolutionnaire, il soignait aussi, il aimait les épileptiques. Deux musiciens s’installent dans la maison d’à coté, il va régulièrement les écouter, flûte et violon, il leur dit ce qu’il voit, les images évoquées. Un rossignol en cage, des moutons chez les voisins, un cheval rouge, la foire eux bestiaux et le parc aux cochons, Jean est envahi par toutes ces odeurs. Il découvre la vie dans toute sa rudesse, le fils du charron qui se casse la colonne vertébrale, le jeune Costelet qui se tire un coup de fusil dans la ganache et le gros boulanger qu’on retrouve pendu à un tilleul. Il grandit, Jean, il a treize ans maintenant, le temps de lire, l’Odyssée, Hésiode, Virgile, et il y avait aussi la fille au musc qui descendait les escaliers, légère, aérienne… Une évocation de la vie au début du 20 ème siècle à Manosque, une vie rude, ce sont les saisons qui rythment l’activité, les semailles, les récoltes, les animaux. GIONO surveillé par sa mère, éduqué par son père, s’initie au monde qui l’entoure. Une écriture trempée dans la nature, on sent le thym et toutes les odeurs dans ses descriptions, un récit plein d’émotions et de tendresse.

  M. LAVEZE Gérard - Le 24 août 2024 à 10:32