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Peut-on être heureux sans travailler ?
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Si la plupart d'entre nous rêvent à voix haute d'une vie d'ermite ou de rentier, rares sont ceux qui, dans les faits, supportent le vertige de l'inactivité et la menace de l'ennui. C'est que la vie oisive, confirment ici ceux qui en ont pris le parti, demande un engagement courageux : non seulement vis-à-vis des lois de la société, mais aussi de soi-même. Les philosophes viennent à leur secours : ils n'ont eu de cesse d'explorer, dans toutes leurs nuances, ces alternatives à la condition salariale que sont les voies de la contemplation, de l'action politique ou de la dépense de soi. Et si le grand dimanche de la vie n'est pas pour demain, il peut être utile de méditer sur le sens du repos dominical, hérité du shabbat juif. Car, à l'ère du capitalisme numérique, la tendance serait plutôt à transformer jusqu'à nos loisirs, assistés par ordinateur, en travail déguisé. Abolissant ainsi le temps du rêve.
Voir le numéro de la revue «Philosophie magazine, 89, 01/05/2015»
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