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Forces et limites de l'économie sociale et solidaire / Charles Mathieu
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Quel mode de gestion pour les Sociétés coopératives ouvrières de production (Scop) qui, fondées par des salariés désireux de conserver leurs usines et leurs emplois, sont confrontées aux mêmes problématiques que l'ensemble des sociétés, en termes de stratégie, d'organisation ou de management pour perdurer dans un environnement capitaliste ? Le récit des deux luttes menées par les ouvriers de l'usine de thés et infusions Fralib de Gémenos (devenue Scop TI) et de glaces Pipa à Carcassonne (devenue La Fabrique du Sud) sont emblématiques du combat et de la persévérance que représente la constitution d'une Scop et des problématiques de gestion auxquelles ce type de sociétés est confronté. Dans chacun des projets, l'objectif était de limiter l'impact sur l'emploi des décisions respectives d'Unilever et de Ice Cream de fermer leurs sites. Mais dans les deux cas, la reprise en Scop s'est accompagnée d'une sévère réduction des effectifs, et d'un resserrement de la grille des salaires. Les deux Scop ont fait le choix de se positionner sur des produits de qualité et de se tourner vers la grande distribution pour trouver des débouchés. Mais, elles ont du se résoudre à certains compromis. Cependant, rares sont les salariés-coopérateurs à se plaindre de leurs conditions de travail. D'autres exemples de constitution de Scop partout en France, tels que Ecopla, Lip, Alpes Aluminium..., illustrent également les difficultés des syndicats à trouver leur place dans ces projets et organisations qui les obligent à sortir de leur réserve. Sommaire. La coopérative au secours de l'emploi ? Syndicats et Scop, un mariage de raison. Quelques données chiffrées.
Voir le numéro de la revue «Le Monde diplomatique, 765, 01/12/2017»
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