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Yermo : roman / Iouri Bouïda

Bujda, Urij Vasilevic (1954-....). Auteur

Edité par Gallimard. [Paris] - 2002

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  • Yermo 4/5

    Yermo de Iouri Bouïda George Yermo est né le 29 août 1914 à Saint Petersbourg, la Venise du Nord avant de vivre 50 ans dans la vraie Venise. Il se maria avec Khodnia un peu avant Pearl Harbor, huit ans après avoir fait sa connaissance, entre temps elle s’était mariée avec un autre. Peut-être pour oublier il alla en Espagne couvrir la guerre pour un journal, il resta une année, lorsqu’il reçut une lettre qui le fit rentrer à New Salem, la patrie d’Hawthorne, la terre de nouvelle Angleterre que respirèrent Emerson, Thoreau, Melville et tant d’autres. De ce séjour en Espagne parut récemment un recueil de photos où il est avec Malraux, Buñuel, Ravel, coiffé d’un béret basque. La lettre annonçait à Yermo la mort du mari de Sophia, ils se marièrent et achetèrent la maison où elle vivait à New Salem. Il publia Le Menteur, un roman qui fut un échec, mais il n’en parut guère affecté tout comme lorsque Sophia mourut en décembre 1941. Vieux désormais il vivait à Venise dans le palais Sanseverino, le palais qui représentait la maison du rêve de son enfance, d’où il avait la vue sur le campanile de Saint Marc, il avait pour compagnie la galerie de tableaux figurant ses ancêtres qui côtoyèrent Pierre le Grand, Napoléon et tant d’autres. Il était chanceux dans son exil, ni Bounine ni Nabokov n’avaient eu de maison à eux,( on avait su souvent comparé Yermo à Bounine et Nabokov quand il avait reçu le prix Pulitzer) ils n’avaient pu ou voulu s’enraciner en terre étrangère, ils étaient russes, mais c’était quoi être russe, les bolcheviques avaient tout détruit, restait la langue. Comment en était il arrivé là, dans ce palais illustre, lui écrivain accompli, auteur de romans et essais largement diffusés, né à saint Petersbourg étudiant en nouvelle Angleterre? Pour le savoir il vous faudra suivre les méandres de l’écriture de Iouri Bouïda qui compose un incroyable patchwork autour de la littérature et de l’art en général, un récit érudit qui m’a souvent fait penser à Joyce. Pas facile à suivre mais tellement brillant qu’il mérite l’effort.

    M. LAVEZE Gérard - Le 01 avril 2024 à 08:11