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Vu d'en haut. Yves Henry, pianiste et président du Nohant Festival Chopin / Patrick Arnoux
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Non vraiment, il n'aime pas et n'assume d'ailleurs pas le qualificatif pourtant flatteur de "virtuose", préférant celui plus modeste d'interprète... Voyant dans le premier terme une part d'esbrouffe, de "show off" confinant à la vulgarité. Un style, un tempérament, une personnalité forgée par des années de travail devant un clavier en compagnie des plus grands, Schumann, Chopin, Debussy. Des débuts de prodige, entrant au conservatoire à 11 ans et demi, jouant avec orchestre à la Philharmonie de Berlin deux ans plus tard, collectionnant ensuite les premiers prix. Ce pianiste qui a eu Aldo Ciccolini comme mentor est l'un des seuls musiciens vivants à avoir un conservatoire à son nom. Il analyse ici les transformations des modèles économiques : le rôle déterminant des concerts pour vendre des disques, les risques des trajectoires éclairs suscitées par Internet, alors qu'il faut des années pour bâtir un répertoire dans la durée. La montée en puissance des interprètes chinois corrélée à leur puissance de travail stimule l'offre de talents, tandis que du côté de la demande, le public des mélomanes est toujours de plus en plus gourmand des grandes oeuvres et des interprétations authentiques.
Voir le numéro de la revue «Nouvel économiste, 1924, 29/06/2018»
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