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Vers une nouvelle géographie politique de l'Iran ? / Bernard Hourcade
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L'opposition géographique entre le centre du plateau iranien peuplé de persans chiites et les périphéries peuplées de minorités ethniques souvent sunnites a longtemps formé, avec justesse, le modèle de base de la géographie politique de l'Iran. Depuis un demi-siècle, la forte urbanisation et la généralisation de l'alphabétisation ont transformé le pays de façon aussi profonde et durable que la chute de la monarchie en 1979. Les élections ont montré qu'il n'y avait plus de corrélation simple entre les tendances politiques et l'ethnicité. L'opposition ville-campagne qui constituait un autre paradigme a perdu de sa pertinence puisque la population rurale est désormais très minoritaire et intégrée à la culture urbaine par l'éducation. La géographie politique actuelle de l'Iran doit donc être centrée sur l'analyse des rapports entre divers types de villes. Téhéran, ouvert à l'international, est un miroir déformant de l'Iran tandis que les grandes métropoles régionales manquent de pouvoir et que les villes moyennes et petites restent sous l'influence et le contrôle des forces traditionnelles malgré les ambitions d'ouverture économique et politique des habitants. L'ouverture des frontières offre de nouvelles perspectives de développement aux villes de la périphérie qui étaient jadis marginalisées. Cette évolution renforce le nationalisme iranien.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 169, 01/04/2018»
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