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Introduction. Ecriture de l'histoire et récit littéraire : actualités d'un débat / Anaïs Fléchet
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Pourquoi revenir aujourd'hui sur la place du récit dans l'écriture de l'histoire et l'inscription de la discipline dans les sciences sociales ? Question classique des études littéraires et de l'historiographie contemporaine, posée il y a un siècle déjà par Gustave Lanson dans les colonnes de la "Revue d'histoire moderne & contemporaine", la réflexion sur les rapports entre littérature et histoire connaît un regain d'actualité depuis les années 2000. En France, la parution des "Bienveillantes" de Jonathan Littell en 2006 a fait l'effet d'un tremblement de terre, suivi d'une première réplique avec le roman de Yannick Haenel en 2009, "Jan Karski", puis d'une seconde avec "HHhH" de Laurent Binet l'année suivante, conduisant plusieurs historiens à dénoncer une " régression historiographique " ou, sur un mode plus réflexif, à interroger les frontières de leur discipline - et sa " fragilité ". Mais on pourrait également mentionner, sous d'autres latitudes, l'oeuvre de Javier Cercas, qui explore la mémoire de la guerre civile et l'histoire de la transition démocratique espagnole, ou encore "L'homme qui aimait les chiens" du Cubain Leonardo Padura sur l'assassinat de Trotsky par Ramon Marcader, autant de romans qui se présentent soit comme des " récits rigoureusement réels ", soit comme de savants collages de données historiques et d'invention littéraire.
Voir le numéro de la revue «Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2, 01/04/2018»
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