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"Mrs America" de Dahvi Waller. Womad Woman / Camille Nevers
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Filmer l'ennemi. L'ennemie, en l'occurrence. La filmer à la bonne distance, en parvenant simultanément à se glisser dans sa peau. Une deuxième peau, "caméléonne",comédienne. Permettre ce faisant à l'intelligence dialectique de se déployer au long des neuf épisodes que dure la mini-série de Dahvi Waller ("Desperate Housewives", "Mad Men"), mais sans un instant transiger sur la marche à suivre et sur la finalité, qui est bien de scruter l'ennemie obstinément, son visage, sa condition, de la surprendre en son propre miroir psychologique. En l'humanisant, l'extirper de sa gangue. La fiction s'adresse à cette ennemie aussi, ne prêche pas pour les convaincu-es seulement. Le titre du dernier épisode de "Mrs. America", après avoir égrené dans les précédents et sur une décennie (1971-1981) les prénoms et portraits de ses figures principales - Gloria, Shirley, Betty, Jill, Bella, etc., féministes célèbres vs antiféministes obscures - , tombe comme un couperet : "Reagan".
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinéma, 767, 01/07/2020»
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