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Les Transports en commun gratuits, une bonne idée ? / Renaud Février
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"Face à l'urgence sociale et climatique, le temps des petits pas est révolu." Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris et candidate socialiste aux régionales, justifie par ces mots l'une des mesures phares de son projet : la gratuité des transports en commun en Ile-de-France. Une option séduisante, déjà appliquée dans une trentaine de villes - Niort, Dunkerque ou Châteauroux. Dernière en date : la métropole de Nantes, qui, sur le modèle de Montpellier, vient d'adopter la gratuité le week-end. La métropole héraultaise prévoit d'étendre cette mesure aux autres jours de la semaine "d'ici à la mi-mandat", d'abord pour les plus jeunes et les plus âgés, ensuite pour tout le monde. Les arguments "pour" paraissent évidents : écologie, coup de pouce social et soutien économique aux commerces de centre-ville. Chez les opposants, où l'on retrouve les associations d'usagers, on s'inquiète pourtant du coût d'une telle mesure pour les finances des communes et d'un risque de dégradation du service. En 2019, une mission d'information sénatoriale concluait ainsi que la mesure était sans doute plus adaptée aux villes de taille moyenne, où les réseaux de transports étaient sous-utilisés et où la part de la billettique (abonnements et billets vendus à l'unité) était très faible, souvent inférieure à 15% des recettes, l'essentiel du financement reposant sur le "versement mobilité" acquitté par les entreprises ou sur des aides publiques... La proportion n'est pas la même dans les grandes villes, où la billettique représente de 20% à 40% des recettes, ce qui complique l'équation. Mais Montpellier, Nantes - voire l'Ile-de-France ? - parviendront-elles à inventer un nouveau modèle ?
Voir le numéro de la revue «l' Obs, 2951, 20/05/2021»
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