Article numérique
Elisabeth de Fontenay
Élisabeth de Fontenay occupe une place singulière dans le paysage philosophique français. Elle aime scruter « l’envers de la tapisserie » et explorer les marges de la métaphysique. Son oeuvre majeure, le Silence des bêtes. La philosophie à l’épreuve de l’animalité (Fayard, 1998), écrite il y a vingt ans et dans laquelle elle s’emploie à déconstruire un certain humanisme, a profondément fait évoluer la réflexion sur la cause animale. Passionnée de Diderot, « nostalgiquement catholique, imaginairement française et timidement juive », Élisabeth de Fontenay est une « sangmêlé » éprise de judaïsme, farouchement de gauche et attentive aux déclarations du pape… Son dernier ouvrage, En terrain miné (Stock, 2017), évoque à travers un échange de lettres vif et sans concession avec Alain Finkielkraut, l’amitié conflictuelle qu’elle entretient depuis quarante ans avec le philosophe, auteur du Juif imaginaire et de l’Identité malheureuse. Rencontre avec une philosophe rare.