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Livre
Le mystère Olga Tchekhova / Antony Beevor
Edité par Calmann-Lévy. Paris - 2005
Retrace la vie de la nièce de Tchekov, emmigrée en Allemagne, elle perce dans le milieu du cinéma, allant jusqu'à devenir la coqueluche d'Hitler. Par l'intermédiaire de son frère Lev Knipper, Olga est recrutée par les services secrets soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Icône du cinéma allemand, recrue du NKVD, favorite de Goebbels
Biographie parfaitement documentée qui s’étend de 1917 à 1980 mais qui se lit comme un roman : la vie d’Olga Tchekhova, nièce par alliance du célèbre Anton Tchekhov et descendante d’une famille russo-allemande ; forte personnalité, qui deviendra actrice, avec une filmographie impressionnante (près d’une centaine de films dont des débuts dans le cinéma muet). Elle tourne pour les plus grands réalisateurs, C. Stanislavski et F. Murnau, M. Ophüls, R. Clair. Sa vie traverse la révolution russe avec les impératifs du réalisme soviétique imposé dans tous les domaines culturels, ainsi que la « grande guerre patriotique » ; elle émigrera en Allemagne où elle deviendra l’icône du cinéma allemand, fréquentant le régime nazi et ses dignitaires y compris Goebbels qui l’employait à des fins de propagande. Le mystère demeure sur son rôle auprès du NKVD par lequel elle ne fut jamais inquiétée en dépit des purges qui s’exerçaient y compris sur les émigrés ; pour preuve le statut et les prodigieuses faveurs dont elle a bénéficié tant dans le régime stalinien qu’hitlérien : elle est même suspectée d’avoir été un agent double à la solde des services secrets des deux régimes totalitaires. Cette biographie prend en compte sa tante Olga Knipper Tchekhova, célèbre pour son appartenance au Théâtre d’Arts de Moscou et épouse d’Anton Tchekhov, son frère Lev, compositeur et agent du NKVD, ainsi que tous ceux qui gravitent autour d’elle tout au long des évènements liés au contexte de l’époque. Olga Tchekhova a écrit ses mémoires mais elles semblent contredites par d’autres témoignages qui laissent à penser à un désir soit de dissimulation, soit à celui de se mettre en valeur. Récit instructif et intéressant même si il n’égale pas – et comment serait ce possible ? – le magistral « Stalingrad ». Antony BEEVOR est un historien anglais né en 1946 ; il a fait ses études à l'Académie royale militaire et a servi dans le régiment des hussards de 1967 à 1970 avant de se consacrer à l'écriture.
Christiane - Le 30 septembre 2023 à 10:08