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Gerbert, Humaniste et Européen / Agnès Deit
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Issu d'une famille d'humbles paysans auvergnats, dès qu'il est en âge d'être utile, c'est-à-dire cinq ou six ans, Gerbert garde le troupeau familial. Il est remarqué par les moines qui lui enseignent le catéchisme. Il restera environ trois ans au monastère de Saint Géraud d'Aurillac où il assimile très rapidement le triumvir : rhétorique, dialectique, logique. Les moines le confient au comte de Barcelone qui l'emmène avec lui, pour suivre les cours à Vic et à Ripoll (Catalogne Sud), deux universités en contact avec le monde arabo-musulman des Omeyades de Cordoue. Là, il apprend le quadrivium : astronomie, arithmétique, géométrie, musique. Il s'imprègne aussi de la culture grecque, en particulier de l'oeuvre philosophique de Boèce. Il séjourne à Rome où le Pape Jean XIII, aidé de l'empereur Otton 1er, le retient en échange de l'acquisition de cinq bulles accordant l'indépendance des églises catalanes. Sa grande oeuvre consiste en la mise en lumière des chiffres arabes et aussi du zéro. Il construit un abaque, calculatrice primitive, mais il est contraint d'enseigner son maniement oralement. Après avoir été " écolâtre " à Reims, Ravenne et Rome, il devient en l'an 999 Pape, sous le nom de Sylvestre II. Il n'oubliera jamais de favoriser la Catalogne à qui il doit son ouverture au Monde. On pense qu'il a été empoisonné, peut-être au cours de l'office du lundi de Pâques. Il meurt le 12 mai 1003. L'épitaphe de son tombeau à Saint Jean de Latran dit sa modeste origine, ses importantes fonctions à Reims, Ravenne et Rome. Rome, qui établit les rois dans le Monde chrétien, salue en lui " le pasteur du Monde et le premier Pape qui lui apporta depuis bien longtemps, trois ans de paix dans l'Eglise".
Voir le numéro de la revue «Historiens et géographes, 422, 01/04/2013»
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