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Faut-il réinitialiser l'histoire ? / Lynn Hunt
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Les arguments de David Armitage et Jo Guldi sur la crise de l'histoire se fondent sur des affirmations qui ne sont que peu, voire aucunement, étayées par des faits ; ils ont également mal interprété leurs propres données. Puisque le doute plane sur la nature de cette crise, il s'ensuit que leur récit des causes peut également être remis en question. D. Armitage et J. Guldi confondent micro-histoire et histoire culturelle et, de ce fait, dénaturent le travail des historiens culturels. L'une des alternatives à cette interprétation erronée est d'examiner les moments précédents de perception d'une crise chez les historiens. Ceux-ci se sont en effet inquiétés de problèmes similaires depuis près d'un siècle. Pour comprendre la spécificité de la crise actuelle, il serait utile d'examiner les effets de la démocratisation continue de l'enseignement supérieur plutôt que de blâmer certains historiens pour avoir détourné la discipline de ses enjeux.
Voir le numéro de la revue «Annales, 70-2, 01/04/2015»
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