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Avis des lecteurs

• "NITCHEVO" : (ça peut aller) 5/5

  Un roman à la construction originale qui traverse l’Histoire russe de la révolution de 1917 jusqu’à l’échec du coup d’état de 1991 qui devait voir l’arrivée au pouvoir de Boris Eltsine. Ce roman se présente sous forme de quatre chapitres d’une centaine de pages – on pourrait penser qu’il s’agit de nouvelles, il n’en est rien - : c’est dans les dernières pages de chacune des parties qu’apparaît peu à peu la véritable trame du récit qui est en fait une histoire familiale particulièrement bien élaborée quoique déroutante par son absence de linéarité. Trois femmes, Marina l’infirmière qui assiste le Dr Zaïtsev dans un hôpital militaire, Nadia veuve, qui a élevé seule sa fille, Natalia, épouse d’un physicien travaillant sur les réacteurs nucléaires ; elle est ingénieur et travaille sur les chantiers. Les hommes bien que moins présents ont une personnalité intense qui étaie la charpente du roman : Sergueï Ossipov sous lieutenant devenu tchékiste, Kolia enfant dont on découvre plus tard le destin, et enfin Sacha, apparatchik de la ligne pure et dure du Parti. Récit passionnant tant sur le plan historique qu’individuel et qui mérite largement qu’on le découvre. C’est par le biais des évènements politiques et sociaux que l’on reconstruit une chronologie des plus fantasques. Des personnalités attachantes, d’hommes et de femmes de conviction, valeureux, profondément humains, habités par le fatalisme et la résignation d’un destin, bouleversé et bouleversant et étroitement lié à celui de cette Russie devenue RSFSR. Isabelle HAUSSER est née en 1953, diplômée de l’IEP, de l’ENA et titulaire d’une maîtrise de droit. Elle a été juge administrative pendant des années avant d’exercer comme diplomate dans plusieurs pays notamment en Russie de 1987 à 1991. « Nitchevo » a été récompensé par le prix des Libraires en 1994.

  Christiane - Le 16 avril 2024 à 13:24