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Des Hommes sans qualité / Paul Greveillac
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Les oeuvres qu'on aime bâtissent, pierre à pierre, nos citadelles intimes. Chaque coin de rue nous y est connu. Selon la saison, l'heure du jour ou le degré d'humidité dans l'air, nous lui découvrons pourtant une nuance nouvelle. Un renflement, jusqu'alors secret, qui cache encore un trésor. Puis il y a les nouveaux quartiers... Leur beauté est étrange. D'abord incongrue. Plus froide. Plus violente et plus fonctionnelle. En un mot : plus "contemporaine". Nous avons une place dans le coeur pour ceux parmi ces édifices récents qui se tiennent le mieux ou qui, au contraire, proposent aux lois de la physique le défi le plus ahurissant. Ces oeuvres nouvelles nous font découvrir en nous que j'ai une âme plus vaste. Nous sommes les propriétaires de châteaux immenses, pourtant inconnus au cadastre, et dans les pièces jadis condamnées desquelles on tire brusquement les rideaux.
Voir le numéro de la revue «Revue des deux mondes, 3808, 01/12/2019»
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