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Du sang et des larmes sur les gants malaisiens / Peter Bengsten
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Evaluée à 300 milliards de paires en 2019, la demande de gants en latex ou nitrile a explosé en 2020 suite à la crise de Covid-19. Leader mondial du marché en regroupant 63 % de la production, la Malaisie et ses entreprises ont profité de ce boom pour exporter encore davantage. Mais les conditions de production de ces gants s'avèrent calamiteuses. La majorité de la main d'oeuvre est constituée d'immigrés en provenance des pays voisins (Bangladesh, Népal, Birmanie, etc.), qui arrivent sans argent et sont prêts à se plier à n'importe quelles conditions de travail. Après avoir payé les recruteurs pour être engagés, leurs passeports sont confisqués, leurs horaires de travail démentielles. Certaines de ces entreprises représentent de grands fournisseurs pour des industriels occidentaux, qui ferment les yeux sur l'absence d'inspections ou, pire, les financent eux-mêmes pour cacher les mauvais résultats. Depuis 2019, certaines lignes commencent cependant à bouger, dans l'élan des Etats-Unis qui ont interdit l'importation des gants du groupe malaisien WRP Asia Pacific, en raison des soupçons de travail forcé. L'Union européenne a durci le ton sur les conditions d'achat de ses commandes publiques. En réaction, plusieurs entreprises locales ont déjà distribué des millions de dollars d'indemnités à leurs travailleurs. Détails. Quelques données chiffrées.
Voir le numéro de la revue «Le Monde diplomatique, 803, 01/02/2021»
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