scène locale - jazz
Marc Peillon
L’annonce du soudain décès de Marc Peillon, mi-mai 2020, a été accueillie avec une grande tristesse par le milieu du jazz azuréen et ses nombreux amateurs.
Le contrebassiste et bassiste, actif depuis des décennies sur les scènes locales et parfois au-delà, a joué avec presque tout ce que la Côte d’Azur compte de musiciens de jazz et plus, car Marc Peillon s’intéressait avant tout aux rencontres humaines. Son incontestable talent lui a également permis de côtoyer sur scène des artistes tels que George Benson, David Sanborn, Richard Galliano, Tony Petrucciani, Stefano Di Battista, Stéphane Belmondo et tant d’autres qu’on ne saurait ici les citer tous. Un beau CV qui n’était nullement une quête chez Marc Peillon, qui qualifiait toutes ces collaborations de « belles rencontres ». Directeur adjoint du conservatoire intercommunal de Beaulieu - Villefranche sur mer, il y enseignait également la contrebasse, tout comme jusqu’à l’an dernier au conservatoire de musique d’Antibes. Ces dernières années, il avait fondé l’association Pépita pour organiser concerts et festivals. On lui doit notamment la création du festival Saint-Jazz-Cap-Ferrat en 2011, et tout récemment, du festival de jazz d’Entrevaux.
Si la présence de Marc Peillon sur disques ne reflète guère ses nombreuses activités musicales, c’est qu’il était avant tout attaché à la scène, à la musique « live ». Dans une interview accordée au Jazzophone, il disait : l’enregistrement (…) fait perdre les vibrations, le message. La musique doit rester un évènement physiologique…
Il avait 61 ans.
- Avec Béatrice Alunni, en 2015
- Avec Nina Papa, en 2015
- Avec Eric Sempé et Jean-Luc Danna, en janvier 2020 : Take the A train
Sashird Lao
Ce trio niçois, constitué de Yona Yacoub au chant, saxophone et percussions, Fred Luzignant au chant, trombone, flûte et percussions, et de David Amar au chant, à la basse, au saxo et aux percussions a apporté un vent de fraîcheur sur la scène locale – et au-delà – durant les quelques années de son existence, de 2004 à 2011.
Auteur de trois albums d’un électro-jazz flirtant avec la world music, Sashird Lao n’a pas fréquenté que les scènes locales, se produisant dans de nombreux festivals français – Charlie Free, Jazz à Porquerolles, Jazz sous les pommiers, Jazz à Saint-Germain… - et européens, ainsi que dans de nombreux pays – Italie, Kosovo, Brésil, Australie… -
En 2009, le groupe a effectué une tournée en Afrique.
Il s’est également fait remarquer en première partie d’artistes prestigieux, tels que Wayne Shorter, Johnny Clegg, Manu Dibango, Archie Shepp ou encore du groupe Gong.
Barney Wilen
Bernard-Jean Wilen est né à Nice en 1937 d’un père américain et d’une mère française. Très jeune, il joue régulièrement dans les bals et fêtes de sa ville, puis, dès le milieu des années 50, dans des clubs parisiens.
Il n’a pas encore vingt ans lorsqu’il enregistre son premier album et à peine plus lorsqu’il obtient la reconnaissance de ses pairs, notamment suite à ses participations à deux bandes originales de films : Ascenseur pour l’échafaud, avec Miles Davis, en 1957, et Les Liaisons dangereuses, deux ans plus tard, en compagnie des Jazz Messengers d’Art Blakey.
Parti un temps s’installer en Suisse, puis en Italie, amené à voyager pour différents projets musicaux – Etats-Unis, Afrique… - il n’en oublie pas pour autant sa région de naissance où il se produit souvent.
A Nice, il anime même un « Buro du jazz », qui le verra organiser des concerts gratuits et se produire dans des quartiers défavorisés et dans l’arrière-pays, ce qu’il considère comme « un acte de civisme ».
En 1977, il se produit pour une messe dans le village de Lantosque, récemment sinistré suite à un éboulement. En 1994, deux ans avant sa mort, il se produisait une dernière fois au Festival de jazz de Nice.
La Ville de Nice lui a rendu hommage en donnant son nom à une allée du Parc des arènes de Cimiez.
Voir aussi :
Livre : Yves Buin : Barney Wilen : Blue melody (2011) 781.65 WIL
Bande dessinée : Loustal / Philippe Paringaux : Barney et la note bleue (1994) BD/PAR/BAR