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Exercice des mémoires possibles et littérature "à-présent" : La transcription de l'histoire dans le roman contemporain / Emmanuel Bouju
Article
Cet article propose d'explorer les enjeux d'une écriture romanesque contemporaine définie comme douleur fantôme de l'histoire et exercice de ses mémoires possibles : deux séries complémentaires d'exemples - liées pour l'une à la réinvention d'une mémoire du bourreau par un narrateur "sosie" de l'historien (Manuel Vzquez Montalbn et Jonathan Littell), et pour l'autre à la saisie de l'historicité des temps présents sous l'angle conjoint de la mélancolie et de l'ironie (David Albahari, Aleksandar Hemon et Dubravka Ugresic) - permettent d'éclairer l'ambition romanesque de transcription de l'histoire dans l'exercice "à-présent" (ou "au temps-maintenant", selon l'expression de Walter Benjamin) de ses mémoires possibles. En courant le risque d'une rivalité ou d'une confusion trompeuse entre les statuts du discours historiographique et du récit romanesque, et en s'exposant à la récusation par le lecteur de sa légitimité en la matière, le roman contemporain choisit de s'établir dans les plis du savoir historien et ainsi d'engager ses moyens propres dans l'entreprise d'une écriture en palimpseste du texte virtuel, ou idéal, de l'expérience historique.
Voir le numéro de la revue «Annales, 65-2, 01/03/2010»
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