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Jonathan Coe : "Londres est en proie à l'obsession du nouveau" / Jean-Michel Demetz
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C'est un petit studio dans Chelsea, l'ancien quartier des artistes de Londres, aujourd'hui prisé par les acteurs fortunés de la finance. L'aménagement y est spartiate. Un bureau, une table, trois chaises, un divan défoncé. Seule note d'originalité: deux guitares et un petit piano. C'est ici que Jonathan Coe s'est installé, il y a vingt-deux ans, et c'est ici qu'il travaille. Cet écrivain ancré à gauche s'est inscrit dans la veine du roman social critique, qui s'est épanouie, outre-Manche, en réaction à la révolution thatchérienne. Son ton caustique, son habileté à jongler avec des rebondissements loufoques, sa peinture sarcastique du nouveau Royaume-Uni lui ont ouvert une place dans le monde des lettres britanniques. D'emblée, l'homme apparaît tel qu'on l'imaginait à la lecture de ses romans (traduits en français, chez Gallimard) : mélancolique, un brin désabusé, à l'occasion drolatique. Dans ses grands yeux d'un bleu délavé, on lit aussi tout le spleen de Londres.
Voir le numéro de la revue «L' Express, 3118, 06/04/2011»
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