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Le Plus beau tango du monde : roman / Manuel Puig
Edité par les Lettres nouvelles. Paris ; Denoël - 1972
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Le plus beau tango du monde
Le plus beau tango du monde de Manuel Puig Échange de lettres entre Nelly Massa et Doña Léonor suite au décès de Jean Charles fils de cette dernière à l’âge de 29 ans. Nous n’avons que les textes de Nelly, nous ne pouvons que deviner la teneur de celles de Léonor. Entre deux lectures, Nelly écoute de la musique, un tango qui raconte les malheurs d’un homme qui a perdu sa bien aimée. Peu à peu on comprend que Nelly a fréquenté Jean Charles et qu’ils ont eu un très important échange épistolaire et qu’elle aimerait récupérer ses lettres. Mais peu à peu le ton change, Léonor semble ne pas avoir reçu la lettre dans laquelle Nelly voulait récupérer sa correspondance et cette dernière s’énerve en accusant la fille de Léonor de vouloir lui nuire. Les courtes missives de Nelly se transforment en nouvelles journalières entre sa vie avec son mari qu’elle déteste( qu’elle adore dans une autre lettre) et l’origine de sa brouille avec Célina la fille de Léonor qu’elle avait connue très jeune à l’école. C’est l’intégralité de la vie de Nelly qui va surgir dans des lettres de plus en plus longues et détaillées. On apprend sa liaison avec Jean Charles qui déplaît à ses parents qui apprennent sa maladie et lui conseillent de ne plus le voir jusqu’à sa guérison. Nelly de son côté interroge une « conseillère » dans un journal ne sachant plus quoi faire. Elle court après Jean Charles et le docteur Aschero court après elle. En avril 1937elle n’avait toujours pas cédé à Jean Charles. Retour sur le traitement de ce dernier, atteint de la tuberculose, dans un sanatorium à travers des échanges de lettres avec Nelly, on ne connaît que ce qu’il lui écrit. Critique à peine voilée d’une certaine société argentine, désœuvrée, se nourrissant de ragots et de feuilletons radiophoniques, le ton est humoristique, un rien moqueur, on s’ennuie ferme et les journées sont longues, alors on écoute de la musique, le tango et ses paroles rythment le temps. Le style est particulièrement original avec des échanges épistolaires dont Puig ne nous fournit que des fragments, au lecteur de reconstituer la teneur de l’histoire. Dialogues intérieurs, monologues et dialogues mélangés, c’est un curieux et fascinant roman qu’a construit Manuel Puig, auteur du célèbre « Baiser de la femme araignée ». Un style à découvrir.
M. LAVEZE Gérard - Le 26 février 2024 à 09:45