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Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale / Dominique Avon
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Le "Proche" et le "Moyen-Orient" sont des catégories forgées par des diplomates, savants et autres chercheurs situés hors des sociétés de l'espace ainsi défini. En leur sein, l'une des premières sources de tension et de conflit tient à l'absence de consensus sur les limites internes et externes des territoires en relation avec les populations : depuis la défaite de l'Empire ottoman, en 1918, et son démembrement décidé par la Grande-Bretagne et la France, ni les langues, ni les religions, ni les expériences historiques antérieures, ni la nature des régimes politiques, ni les idéologies portées par tel ou tel mouvement n'ont constitué de ciment suffisamment solide pour ouvrir sur des périodes de stabilité durable. L'espoir suscité par la phase de décolonisation, au milieu du XXe siècle, a été emporté par des guerres interétatiques, pour partie - mais pas seulement - en lien avec la création d'Israël, par l'imposition de systèmes autoritaires et par le déploiement des appétits internationaux sur les ressources naturelles de la région. La grille de lecture d'un rapport "dominants"-"dominés", qui sous-tend nombre d'analyses, conserve sa pertinence, mais elle est insuffisante car elle fait sortir de l'histoire un jeu de relations beaucoup plus complexe. Voilà pourquoi il importe d'étudier également les motivations et la participation d'autorités du "Proche" et du "MoyenOrient" aux entreprises de domination avant la Grande Guerre comme depuis les indépendances.
Voir le numéro de la revue «Historiens et géographes, 424, 01/11/2013»
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