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Médecine sans frontières / Patrick Arnoux
Article
Focus sur la situation de la médecine en France, qui présente un double visage. D'une part, la demande médicale ne cesse d'augmenter, en raison du vieillissement de la population, de l'augmentation des pathologies chroniques et de la chute de la démographie médicale. D'autre part, de façon plus optimiste, des innovations de ruptures sont apportées par les nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (NBIC). Ils constituent tout autant de leviers radicaux de transformation à l'horizon 2050. Projections ; d'ici là, des robots médicaux pourraient s'être fait une place. De grands chamboulements sont à l'oeuvre et concernent de multiples segments : le parcours de soins du patient, la rémunération du médecin, les thérapies, les pratiques des praticiens, le rôle moins imposant de l'hôpital et l'irruption de nouveaux acteurs. En choisissant d'investir pour économiser, 2,5 milliards d'euros par an pourraient être sauvegardés grâce à la télésurveillance des patients souffrant des quatre principales maladies chroniques. Questionnements qui en résultent, d'ordre sociétal, social, éthique et déontologique. Opposition alors entre deux mondes : le médical et le technologique. Risque si ce n'est déjà avéré, d'ubérisation des médecins ; le patient deviendrait client. Ubérisation qui se déploierait plus globalement jusque vers la santé, rendant ce secteur où tout commerce est interdit par le Code de la santé publique, marchand. Urgence à traiter ces questions. Le secteur de la med-tech soulève enfin beaucoup d'enthousiasme et les levées de fonds, en millions d'euros, s'accumulent. Détails, exemples, notamment d'Orange, dont une partie de ses activités et projets est dirigée vers l'e-santé.
Voir le numéro de la revue «Nouvel économiste, 1805, 26/02/2016»
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