0 avis
Les Routes de la soie dans l'Antiquité / Paul Stouder
Article
L'expression route de la soie , est une création tardive : c'est en 1877 que le géographe et géologue allemand Ferdinand von Richthofen appelle "Seidenstrasse", route de la soie , le réseau des anciennes voies commerciales qui parcouraient l'Asie depuis des millénaires. L'expression a cristallisé une série de représentations. Produit de grande valeur, à l'origine mystérieuse, la soie a fasciné les élites de tous les temps. Mais les échanges à travers l'Asie centrale ne se limitaient pas à l'exportation du précieux tissu par la Chine vers l'Occident. Ils portaient aussi sur d'autres produits rares, pierres précieuses et animaux exotiques, provenant notamment de la Perse et de l'Inde, qui parcouraient les chemins en sens inverse. Il n'y a jamais eu de route unique mais différents itinéraires, connus depuis Alexandre et Han Wudi, reliaient la Chine à la Méditerranée orientale et au sous-continent indien : ce sont les routes de la soie . Il convient ici de noter que ce sont les marchandises qui circulaient d'un bout à l'autre du parcours, les hommes et leurs caravanes se relayant le long des routes de la soie. Ainsi, aucun marchand chinois n'a parcouru l'Empire romain, aucun Romain n'a jamais été en Chine, sauf peut-être des Syriens de Palmyre. Enfin, les hommes ne circulent pas seulement avec leurs marchandises ; ils amènent avec eux leurs savoir-faire et leurs idées. Tandis que la sériciculture et l'art de fabriquer le papier ont cheminé d'est en ouest, des religions, notamment le bouddhisme, se sont diffusées en Asie orientale. En complément une sélection de documents iconographiques.
Voir le numéro de la revue «Historiens et géographes, 436, 01/09/2016»
Autres articles du numéro «Historiens et géographes»