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Aldanov / Frédéric Verger
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Mark Aldanov, l'un des meilleurs romanciers de l'émigration russe, proche d'Ivan Bounine, ami et soutien du jeune Vladimir Nabokov, est aujourd'hui un peu oublié. Ses romans, fort lus dans les années trente, qui prennent souvent pour toile de fond la tourmente de la révolution française et de l'Empire, ne sont pas de grandes machines spectaculaires mais de brefs et fins récits, dont l'apparente simplicité peut masquer la profondeur aux yeux du lecteur superficiel. Ils mettent en scène des personnages historiques ou inventés dans des situations quotidiennes de la vie où l'histoire ne leur apparaît que comme un murmure lointain, une menace invisible qui, même lorsque sa réalité atroce est devenue indubitable, semble un fantasme à peine croyable. Car c'est la notion même d'"évènement historique" qu'interroge et remet en cause à sa façon Aldanov.
Voir le numéro de la revue «Revue des deux mondes, 3790, 01/12/2017»
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