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Les Etats-Unis et l'Iran : de l'amitié à la rancoeur / John Limbert
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Sans tomber dans une guerre ouverte, les Etats-Unis et la République islamique ont des rapports extrêmement tendus depuis quarante ans. Les différentes tentatives de se montrer plus positifs, d'améliorer la situation, se sont heurtées à l'immuable "loi des Mèdes et des Perses". Les Etats-Unis et l'Iran ne sont pas près d'être des nations amies, mais les négociations qui ont mené à l'accord sur le nucléaire en 2015 (le JCPOA) ont démontré que les deux bords pouvaient atteindre un objectif commun de manière diplomatique, sans tomber dans les insultes, les menaces et les accusations. En un siècle, aux yeux des Iraniens, les Etats-Unis sont passés du stade d'ami à celui de profiteur, puis à celui d'ennemi et de bouc émissaire. Au départ, les Américains étaient du côté des Iraniens dans leur longue lutte pour la dignité et l'indépendance. Après la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, l'idéologie aveugle de l'anticommunisme et une forme de déni ont été le terreau de la situation suivante : les Etats-Unis étaient le "patron", la monarchie Pahlavi le "client". Depuis 1979, les accusations et les reproches fusent des deux côtés, alimentés par la peur des autres Etats de voir un conflit éclater. A l'image d'un couple prisonnier d'un mariage malheureux, les relations entre les deux pays se résument généralement à une liste de reproches frisant l'auto-complaisance. L'administration Trump risque de perdre le bénéfice des quelques progrès réalisés par l'administration Obama. Au mieux, les deux pays retomberont dans le statu quo des trente-huit dernières années. Au pire, l'absence de communication et la méfiance, voire la moindre incompréhension, pourraient mener à un conflit majeur aux terribles conséquences pour ces deux pays.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 169, 01/04/2018»
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