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Jonathan Coe / Pierre Eugène
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L'expérience d'un film survit dans notre mémoire sous forme de bribes éparses : noms, objets, visages, sentiment vague d'avoir eu peur, euphorie ou honte, souvenir de la solitude ou du plaisir grégaire d'une sortie en groupe, tous ces éléments finissent par former un chapelet d'affects qui, avec le temps, mature en rébus. Un filin n'est pas un objet préhensible, qu'on pourrait parcourir et citer comme un livre, mais un absent, un fantôme. Il est de son essence même de ne faire que passer. Ce sentiment de déport et d'incomplétude intimement lié à l'expérience du cinéma irrigue une bonne partie des romans mélancoliques de Jonathan Coe, où des personnages mal assortis à leur présent, un peu hors sol, partagent nombre de traits communs avec le type asocial, déclassé et errant du cinéphile.
Sommaire. Que le film aille à sa perte. La vie privée des films, entretien avec Jonathan Coe. Hitch/Coe.
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinéma, 777, 01/06/2021»
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