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Pour un prolongement de l'Histoire des Arts au collège : Le Musée du Jeu de Paume sous l'Occupation / Kevin Labiausse
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Dès 1938, les armées hitlériennes entament la spoliation de collections juives dans les territoires annexés ou occupés. A la veille de l'arrivée des Allemands en France, quelques grandes familles juives parisiennes, à l'image du musée du Louvre, évacuent dans la précipitation la majorité des oeuvres d'art qu'elles conservent pour échapper à toute confiscation. A l'été 1940, l'ambassade du Reich, rapidement remplacé par l'ERR (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg), entame le vol organisé et minutieux des plus belles réserves artistiques du pays appartenant à des marchands ou collectionneurs juifs. Les stocks grandissants sont entreposés dans des salles du musée du Jeu de Paume où chaque oeuvre est fichée avant de partir pour l'Allemagne. Les confiscations vont de pair avec la politique culturelle nazie : l'avant-garde, accusée d'être un art dégénéré, est reléguée dans une " salle des Martyrs " dont une partie du contenu est échangée ou détruite. A la Libération s'engage la fastidieuse tâche de localisation, de récupération et de restitution des oeuvres spoliées. Aujourd'hui, la CIVS (Commission pour l'Indemnisation des Victimes de Spoliations) oeuvre pour favoriser la réparation, la restitution ou l'indemnisation suite aux requêtes des familles spoliées.
Voir le numéro de la revue «Historiens et géographes, 421, 01/01/2013»
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