0 avis
La Phaléristique, une science auxiliaire de l'histoire en devenir / Jean-François Dubos
Article
Le XIXe siècle a, concomitamment aux débats historiographiques fondateurs de la science historique, accordé un regard différent à des pratiques érudites, dont l'apport, sans être nié, n'était pas encore institutionnalisé. Ainsi, la numismatique ou la sigillographie ont-elles connu une première reconnaissance avec des pratiques de conservation, mais surtout un enseignement qui en a assis le statut de sciences historiques. A ce titre, l'école des Chartes, fondée en 1821, puis l'Ecole pratique des hautes études (1868) ont permis de faire de nombreuses disciplines des sciences auxiliaires de l'histoire. L'une d'entre-elle apparaît toutefois encore marginale. Il s'agit de la phaléristique, ou étude des distinctions honorifiques, et plus spécialement des décorations. Son champ d'application porte sur la matérialisation des distinctions honorifiques visant à récompenser personnes physiques ou morales; mais aussi, par extension, sur les conditions d'attribution de ces récompenses, ainsi que leurs récipiendaires. Elle doit son nom au latin "phalerae" (lui-même issu du grec "phalara") évoquant une notion d'ornement. Dans l'antiquité romaine, les phalères étaient portées sur la tenue des soldats méritants, sous la forme d'insignes métalliques ronds décorés de motifs. Au-delà d'une approche de son objet et de ses sources, cet article introductif à une discipline méconnue sera également l'occasion d'en présenter ses méthodes et ses apports à la recherche en tant que science auxiliaire de l'histoire, voire en tant que discipline à proprement parler.
Voir le numéro de la revue «Historiens et géographes, 447, 01/08/2019»
Autres articles du numéro «Historiens et géographes»