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Les Lignes utopiques de "L'Equipée malaise". Sur l'espace et le mouvement chez Jean Echenoz
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La chute du mur de Berlin et de l'empire communiste signèrent, selon certains, la fin de l'histoire, l'échec des promesses de la modernité et l'avènement unilatéral du système néolibéral. L'imposition d'un modèle socio-économique unique, estimé seul valable au regard de l'effondrement des systèmes socialo-communistes, fit ainsi le lit d'un discours aussi défaitiste que paralysant qui, entérinant l'incapacité de l'homme à s'émanciper par la raison et le progrès, proclamait allègrement la fin des utopies. Pourtant, comme le montre bien Lionel Ruffel dans son ouvrage "Le Dénouement", cette période de l'histoire fut moins le théâtre d'un achèvement que "le moment d'une profonde mutation des paradigmes esthétiques et politiques", le moment d'un renouvellement dont ont témoigné et témoignent encore, à travers leurs oeuvres, philosophes et romanciers. à travers un souci historico-politique marqué et une attention nouvelle portée à la narration, ceux-ci s'efforcent d'établir une forme de continuité lucide et critique avec le passé en réactualisant les grands thèmes du projet moderne.
Voir le numéro de la revue «Littérature, 195, 01/09/2019»
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