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"Kajillionaire" de Miranda July. L'écume des joueurs / Fernando Ganzo
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Quand Miranda July s'est invitée au cinéma en 2005, il était tentant de la rapprocher (non pas l'intégrer, tant il serait réducteur de la considérer uniquement comme une cinéaste) d'une certaine tendance du cinéma américain post-Tarantino: chez Wes Anderson, Spike ]onze ou encore Todd Solonz, les formes sont précieuses et calmes, le bricolage prolixe et doux, dialoguant sans forçage avec le clip et la culture populaire, et le trouble est véhiculé surtout par le déséquilibre existentiel des personnages. Proche en apparence de la maison de poupée, mais où la préciosité même des poupées n'est au fond que le symptôme d'un malaise profond, d'une incapacité à être, simplement, quelqu'un de plus parmi la normalité du monde - normalité elle-même constamment remise en question par leur façon d'être (des coupes de cheveux excentriques aux tendances sexuelles déviantes). C'est le cas des errants sentimentaux de "Moi, toi et tous les autres" (2005), du couple face au vide existentiel mis en évidence par le projet d'adoption d'un chat de "The Future" (2011) et, encore, des escrocs misanthropes de "Kajillionaire".
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinéma, 768, 01/09/2020»
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