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Belmondo, le carnaval à lui tout seul / Olivier Mongin
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Sacré Belmondo, on l'a beaucoup aimé avant de ne plus trop l'aimer. Pour beaucoup il y a deux Belmondo. Le premier, c'est celui d'"A bout de souffle" et de "Pierrot le fou", le Belmondo version Godard qui voyait en lui un comédien digne de succéder à Michel Simon et à Jules Berry, le Belmondo dont François Truffaut disait qu'il était le plus grand comédien européen et qu'il pouvait jouer tous les rôles. Le second Belmondo, c'est celui qui pratique l'" échappement libre " ("Echappement libre" est le titre d'un film parodique où il retrouve Jean Seberg et s'envole pour Beyrouth), le Belmondo qui part à Rio ou en Chine pour sauver une fiancée ou pour échapper à la dépression. Ce Belmondo valse entre le réel et la fiction au rythme de scénarios qui lui correspondent à merveille. Belmondo est vite devenu Bebel, une bouille, un personnage truculent, un chahuteur, un aventurier, un casse-cou, un cascadeur, un séducteur impénitent.
Voir le numéro de la revue «Esprit, 478, 01/10/2021»
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