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Histoire argentine
Histoire argentine de Rodrigo Fresán Dix sept pièces composent ce livre truffé de références littéraires et de citations. Rodrigo Fresán est né en 1963 et publie Histoire argentine en 1991 et réécrit ce livre au gré des rééditions. Il naît trois ans avant les dictatures qui vont se succéder sous une forme une autre, dans une Argentine hyper politisée où d’ailleurs il ne vivra que très peu, sa famille émigrera au Venezuela et lui, plus tard, en Espagne. Il a la réputation d’un écrivain «médiatique et tapageur » et visite l’histoire de son pays comme un visiteur étranger, ce qu’il est en fait. Ce sont de courtes histoires dont les personnages vont se retrouver ou pas comme Chivas et Gonçalvès chevauchant nuit et jour, l’un sur Blanc, l’autre sur Cheval. Gonçalvès a un bout de lance qui dépasse de son épaule depuis plusieurs années et Chivas note tout ce qui se produit pendant le voyage. Son cheval, Blanc, se noircit progressivement. Le cinéma tient une place non négligeable comme avec cet homme qui enfant avait vu Fantasia de nombreuses fois et qui en nettoyant les fours du Savoy à Londres lors d’un stage va penser à l’Apprenti Sorcier avec ses seaux et ses balais. Mais c’est l’absurdité et l’incongruité qui dominent tous ces récits, par exemple il voulait écrire hystérie argentine 2 mais hystérie argentine 1 avait disparu dans les chips de son ordinateur avec Chivas et Gonçalvès. Il allait écrire son premier roman »La méchanceté des enfants »et c’est au moment d’arrêter le ballon qu’il eut l’inspiration pour la fin mais il avait oublié qu’il était gardien de but. C’est à 9.34 précise en se promenant qu’il entendit les « Variations Goldberg », il se précipita vers l’immeuble de la Fondation Scientifique avec en tête le mot »Supraconductivité », il n’y avait plus qu’à attendre les prix et la reconnaissance, mais il s’en foutait, c’était un chercheur, c’était à ça qu’il pensait dans l’avion qui le menait de l’Alfa à l’Omega. L’homme orange marchait sur le sable, soudain un éclair, le tonnerre, tout a disparu. Voilà quelques éléments de ce livre aussi improbable qu’indéfinissable, tout se percute, le guerre des Malouines, les coupes du monde de football, les enlèvements, la politique, Glenn Miller et Maradona, Cole Porter, Casablanca, Bogart et Bergman, Dylan et Guthtrie, Simon et Garfunkel sans oublier Cortez et Jack London. Livre inclassable au rythme syncopé, le seul auteur que j’ai lu et qui me semble vraiment proche en terme d’esprit est Kurt Vonnegut Jr.
M. LAVEZE Gérard - Le 29 mars 2025 à 08:01