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Le XXIe siècle de l'Asie / Jean-Raphaël Chaponnière
Article
Au tout début de la crise économique de 2008, Jean-Raphaël Chaponnière écrivait, dans ces colonnes, que les évolutions économiques, conjuguées aux tendances démographiques, annonçaient un basculement, sans doute durable, du coeur de l'économie mondiale vers l'Asie. Sept ans plus tard, alors que la crise perdure dans la plupart des grands pays industrialisés, ce basculement vers l'Asie n'est guère plus contestable et le XXIe siècle sera vraisemblablement celui de l'Asie, comme le confirment ici J.-R. Chaponnière et Marc Lautier. Après un rappel des perspectives démographiques de l'Asie de l'Est et du Sud, les auteurs soulignent le poids du vieillissement sur la croissance économique chinoise et les incertitudes relatives aux impacts économiques de la transition démographique en Asie du Sud-Est. Ils proposent ensuite une analyse des perspectives économiques régionales dans le contexte mondial : possible crise chinoise à court terme (mais dont les conséquences sur le reste du monde seraient limitées), incertitudes de moyen terme (trappe des revenus intermédiaires, risques liés aux changements dans le monde agricole, structure des économies asiatiques...), conséquences d'une éventuelle "stagnation séculaire". Ceci étant, même ralentie, la croissance économique de l'Asie émergente, reposant davantage sur la consommation et les services, resterait supérieure à celle des pays avancés, d'ici 2050, et le continent resterait au coeur de l'économie mondiale. Mais s'ils n'excluent pas le risque de ruptures géopolitiques, les auteurs attirent aussi l'attention sur les défis à venir pour l'Asie, liés aux conséquences de la croissance économique et démographique sur l'environnement, et aux tensions inhérentes aux inégalités sociales qui s'y sont creusées.
Voir le numéro de la revue «Futuribles, 405, 01/03/2015»
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